Biographie
En bon béarnais, il aime se faire appeler Matiu. Mathieu Larradet a beau être un voyageur, le batteur du groupe Kimbala n’oublie jamais où tout a commencé. En l’occurrence sur sa table d’écolier de la calandreta de Pau, victime des stylos du jeune garçon, baguettes improvisées. Il ne se l’explique pas, mais du plus loin qu’il se souvienne, cet instrument s’est imposé à lui. « Au départ, je ne pensais pas faire de la musique mon métier, explique le souriant jeune homme. C’était avant toute chose une passion. »
Dès l’âge de 8 ans, il apprend la batterie à Pau avec Michel Bonnet, pour le plaisir mais toujours avec assiduité. Car si Mathieu Larradet avoue organiser sa vie souvent « à l’arrache », concernant sa passion, il en est tout autrement. Le musicien est un bosseur acharné, capable de passer des journées entières sur ses cymbales et ses fûts.
De Buenos Aires à New York
Armé de cette haute exigence envers lui-même, il entre en février 2006 au conservatoire de Buenos Aires, où toute sa famille a déménagé. Il pensait pourtant profiter de cette période de sa vie en Amérique Latine pour continuer sa formation de cuisinier, mais la musique se rappelle à lui. S’ensuivent quatre ans d’études, durant lesquelles il joue avec le groupe Peces de Ciudad, et rencontre un batteur, Pablo Laporta. « Il m’a parlé d’une école, la Drummers Collective à New York, et m’a proposé de me préparer à l’audition », se souvient le jeune homme.
n janvier 2010, il intègre la prestigieuse école de batterie. Les professeurs y sont des pointures, le niveau est au maximum. Conscient de sa chance, Matiu travaille sans relâche : « je jouais 9 à 10 heures par jour, en plus des cours. J’arrivais tôt le matin et repartais tard le soir. » Après neuf mois où sa vie n’est que « batterie », et un titre de majeur de promo, il sort de l’école avec une certitude : batteur sera son métier.
Pour l’heure, un joli projet se dessine, chez lui, en Béarn. Durant l’été 2013, le jeune homme doit jouer sur les scènes pyrénéennes avec Peces de Ciudad. Un an auparavant, le groupe est déjà venu en France le temps d’une tournée, et Matiu espère bien renouveler l’expérience. Mais les musiciens ne pourront venir, malgré les dates déjà négociées par leur manager, Jean-Luc Larradet, le premier fan de son petit dernier. Il faut créer un autre groupe, dans la même veine, pour honorer ces contrats estivaux. La suite, on l’a doit en partie à Gambeat, bassiste de Manu Chao. Rencontré à Barcelone, le sémillant personnage accroche avec le projet de Matiu. Le groupe Kimbala se constitue rapidement : s’y côtoient huit musiciens de tous horizons, du Béarn en passant par les Landes et l’Espagne.
En quelques mois, le temps d’une résidence à Laàs, Kimbala encadré par Gambeat donne naissance à plusieurs morceaux avant de les jouer sur scène, parmi lesquelles celles d’Hestivoc ou de la Foire Expo. Au final, un coffret CD/DVD enregistré dans le studio de Nadau sort en décembre, et une montagne de projets avec. Et des concerts en prévision bien entendu, programmés ici mais aussi ailleurs, bien au contraire. Comme disait l’autre, la musique n’a pas de frontières, et Mathieu Larradet ne saurait le contredire.
